Les 6 dépenses de l'Artiste

L’objectif prioritaire d’un Artiste, lorsqu’il crée une oeuvre, est d’exprimer ce qu’il a en lui. De le partager de manière à toucher son public.

L’objectif prioritaire du divertissement, quant à lui, est de générer un maximum de profit.

En d’autres termes, si vous choisissez la voie de l’Art, je vous propose de retenir une règle d’or :

" L’argent doit être un MOYEN et jamais une FIN ".

Pour éviter de vous laisser influencer par l’appât du gain lorsque vous créez, voyez l’argent comme un outil, un moyen qui va vous permettre de remplir votre « mission d’artiste ».

Les points abordés dans cet article sont autant de manières d’utiliser votre argent pour servir votre travail de création :

1. Les besoins vitaux

Jusqu’à preuve du contraire, les Artistes sont tout ce qu’il y a de plus humain. En l’occurence, ils possèdent les mêmes besoins physiologiques que leurs semblables : boire, manger, dormir au chaud, se soigner…

Par conséquent, et comme un artiste mort est incapable de créer quoi que ce soit, votre priorité absolue est, en toute logique, de rester vivant en dépensant votre argent pour remplir vos besoins vitaux !

Par besoins vitaux, j’entends :

Logement : ce n’est certainement pas dans la rue qu’on est le plus à l’aise pour créer. Il vous faut un toit pour dormir au chaud, protéger vos oeuvres et garantir votre sécurité. Poste de dépense numéro 1 : le loyer.
Alimentation : assurez-vous une alimentation équilibrée et saine. Non seulement elle vous maintiendra dans une énergie que vous pourrez dépenser en créant mais elle vous permettra également de faire des économies sur des problèmes de santé qui pourraient survenir suite à une mauvaise alimentation.
Hygiène de vie/Soins : attraper une trachéite alors que vous êtes chanteur ou laisser s’installer une conjonctivite alors que vous devez terminer un tableau, ce n’est pas un super plan. Votre argent doit vous servir à vous maintenir dans un état qui vous permette de pratiquer votre art mais aussi de vous prémunir contre toute maladie. La santé, c’est sacré !

Le mot de la Chouette : « Ca peut vous paraître absurde mais il semblerait que certaines personnes pensent que les artistes font pousser des billets verts dans leur jardin ou bien sont des sortes d’androïdes ultra-perfectionnés qui s’auto-alimentent et sont à l’épreuve du froid. La réalité est un peu moins fun, bien sûr… »

2. Le matériel

Dans tout processus de création, de la réalisation d’un long-métrage jusqu’à l’écriture d’un poème, vous êtes forcément amené à utiliser du matériel, des matières premières qui interviennent dans la réalisation de votre oeuvre.

Qu’il s’agisse du basique crayon à papier et de la feuille blanche ou de la caméra de tournage professionnelle, ce matériel a un coût. Il est essentiel pour vous de disposer d’un budget pour votre matériel sans lequel votre oeuvre ne verra jamais le jour.

Avant de vous lancer dans un projet, dressez la liste du matériel dont vous aurez besoin et, une fois vos dépenses en « besoins vitaux » effectuées, investissez dans cette liste.

Le mot de la Chouette : « Trop souvent, certains ne se rendent pas vraiment compte des sommes astronomiques que certains artistes dépensent en matériel ou du nombre d’heures, de journées qu’ils passent sur leur ouvrage. Ces personnes vont jusqu’à faire une offre non négociable qui ne couvre même pas ces investissements. C’est un coup à faire déprimer la Chouette… »

3. L’espace de création

Certains artistes sont en mesure de créer n’importe où, où qu’ils soient sur le globe, peu importe le nombre de mètres carrés dont ils disposent… Les veinards !

Mais pour l’écrasante majorité des artistes, leur discipline artistique requiert certaines conditions nécessaires à leur processus de création.

Certains auront besoin d’un endroit insonorisé (musiciens), d’autres auront besoin d’un large espace (sculpteurs, peintres, danseurs), d’autres encore ne pourront rien créer tant qu’ils ne seront pas en pleine nature au bord d’un cours d’eau ou bien à la terrasse d’un café (auteurs)…

Bref, chaque artiste possède ses trucs et astuces pour stimuler son inspiration ou tout simplement se perfectionner en s’entraînant dans des conditions adéquates. Il est, de ce fait, plus que judicieux d’investir son argent dans l’aménagement de son espace de travail ou dans la location d’un local adéquat (studio, atelier, salle de danse…).

4. Monter son équipe

Dans la plupart des disciplines artistiques, il est extrêmement difficile pour un artiste de parvenir à réaliser seul et à vendre lui-même ses propres créations. Il lui faudra quasi systématiquement s’entourer de certaines personnes qui rempliront des rôles bien précis, à certains niveaux.

Réalisation de l’oeuvre :

On n’imagine pas un réalisateur de film tenir à la fois la caméra, jouer devant celle-ci, enregistrer le son, gérer la lumière, se faire des retouches maquillage, gérer le montage et faire attention aux raccords… A moins qu’il n’ait appris à se cloner lui-même et qu’il se soit formé à tous les métiers du cinéma, bien sûr ! Il lui faudra donc s’entourer d’une équipe de tournage.

Le cas du réalisateur est le plus évocateur puisqu’une équipe de tournage peut atteindre plusieurs milliers de personnes (pour des productions comme « Le Seigneur des Anneaux » par exemple), mais on parlera également du modèle nécessaire à un peintre ou un photographe, de la troupe de danseurs nécessaire à un chorégraphe, des acteurs nécessaires à un metteur en scène, des musiciens nécessaires à un auteur-compositeur…

Ce sont des personnes que l’artiste devra mobiliser et, en toute logique (dans un monde idéal) rémunérer, ou du moins défrayer (transport, nourriture…).

Cela peut vite constituer un budget conséquent.

Mise en vente de l’oeuvre :

Une fois l’oeuvre créée, il est temps de récolter ce que l’on a semé durant plusieurs jours, semaines, mois et, dans certains cas, années…

Le problème est le suivant : un artiste qui tente de vendre sa propre oeuvre n’a hélas pas la moindre crédibilité. Il n’a aucun recul sur son travail et l’acheteur potentiel face à lui saura que les arguments qu’il avance sont purement subjectifs.

Je vous recommande donc chaleureusement de vous offrir les services d’un professionnel qui se chargera lui-même de la communication, de la prospection et de la vente de vos oeuvres.

L’idéal serait que l’un d’eux vous approche spontanément et croie assez en votre travail pour le prendre en charge contre une commission (c’est-à-dire que vous ne le payez qu’une fois qu’il conclut une vente ou un contrat. Il touche alors un pourcentage sur vos gains).

L’avantage d’avoir quelqu’un qui vous représente, c’est que le client aura face à lui une personne extérieure qui croit en votre travail (à savoir que les agents et autres prestataires en communication sont formés comme des commerciaux. Même s’ils n’aiment pas ce que vous faites, s’ils sont compétents, ils pourront faire croire à n’importe qui qu’ils admirent votre travail et argumenteront de manière à ce que le client pense de même. Je sais, c’est glauque, mais on est en plein dans le business. Normal, on parle d’argent… Raison de plus pour vous tenir à bonne distance de ce genre de négociations).

Par ailleurs, le client ne saura jamais si vous employez cette personne à vos frais ou si celle-ci est venue jusqu’à vous pour proposer ses services contre une commission (et a donc pris le risque de travailler à perte).

Le mot de la Chouette : « Le meilleur conseil que la Chouette puisse t’ululer à l’oreille c’est de t’entourer le plus possible de personnes en qui tu as confiance et avec lesquelles tu t’entends bien. Dans l’idéal, entoure-toi d’une équipe qui s’investisse presque autant que toi dans la réalisation de ton oeuvre et de professionnels qui ont eux-mêmes la fibre artistique et sont sensibles à ton travail pour sa mise en vente. »

5. Le bagage culturel

Une fois toutes les dépenses précédentes effectuées, s’il vous reste encore un peu d’argent, cela signifie que vous êtes sur une excellente voie et que vous pouvez déjà vous estimer heureux de pouvoir « vivre de votre Art ». Très peu en ont la chance et beaucoup en rêvent.

Et pourtant, vous n’avez encore rien dépensé en sorties, en loisirs, en vacances ou quoi que ce soit d’autre… Alors, il est temps de joindre l’utile à l’agréable et de vous faire un peu plaisir car les futures dépenses seront à la fois des occasions de vous amuser et de vous détendre mais tout en continuant à investir dans votre travail d'artiste.

Enrichir votre bagage culturel vous permettra d’alimenter votre disque dur interne, celui-là même dans lequel vous allez inconsciemment piocher vos idées les plus brillantes.

Idées d'activités pour enrichir votre bagage culturel :

Spectacles
Concerts
Expositions
Dégustations
Pièces de théâtre
Cinéma
Opéras
Festivals
Romans
Bandes-dessinées
Ballets
Foires
Cirque
Musées
…

Le mot de la Chouette : « On n’a qu’une vie ! Et en une vie (même en 1000), impossible de découvrir le centième des oeuvres qui ont été créées depuis l’apparition de l’Homme. Aussi, fais-toi plaisir et dirige-toi vers ce qui te tente. Quitte à te laisser surprendre, une fois de temps en temps, en allant tester de nouvelles choses qui, à première vue, t’attirent moins. Le tout est de trouver un juste milieu. Ne néglige pas ton plaisir mais reste tout de même curieux ! »

6. Changer d’air

Nous voici arrivés au « Saint Grââl » de l’Artiste. Le moment tant attendu : les « vacances » ! L’évasion ! La détente ultime ! La « mise au vert » !

… Cependant, être artiste étant avant tout un « mode de vie », le sens de l’observation et l’assimilation de nouvelles choses propres à la nature de l’artiste ne se mettent jamais en veille et ce, même en vacances. La machine interne continue de tourner à plein régime dès qu’elle trouve de nouvelles informations à se mettre sous la dent.

De ce point de vue-là, le voyage fait également office d’investissement puisque la découverte d’un nouveau pays, d’une nouvelle culture, de nouveaux paysages, d’un nouvel environnement, de nouvelles saveurs… constitue un apport considérable dans votre disque dur interne.

Lorsque vous avez l’immense privilège de vous offrir des vacances, que ce soit le temps d’un week-end ou de deux mois, préférez si possible de nouvelles destinations. Cela permettra de les optimiser à 100% en offrant à votre disque dur interne un maximum d’éléments nouveaux dont il pourra se nourrir et qui serviront, dès votre retour, à la réalisation de vos nouveaux projets !