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Le Blog des Artistes

Art VS Divertissement !

  • Evi Key
  • 21 avr. 2017
  • 5 min de lecture

Qu’est-ce qui différencie l’Art du divertissement ?

Disclaimer : Tout comme les autres articles de ce blog, cette réponse est une proposition, à vous de l’interpréter comme vous l’entendrez et en faire ce qu’il vous plaira.

Je pense, pour ma part, qu’il est essentiel de ne pas confondre l’Art et le divertissement pour les raisons suivantes...

L’Art peut divertir. Mais le divertissement ne peut être qualifié d’ « Art ».

Pourquoi ?

... Que le duel commence !

 

1er round ! : L’intention

Pourquoi crée-t-on du divertissement ? Pourquoi crée-t-on de l’Art ?

Comme toute démarche de l’Homme qui cherche à concevoir quelque chose, il doit partir d’une « intention ». Sans intention, il n’y a pas d’action. Comme le dit la Science : « Rien ne peut surgir de rien ».

Exemples : Un humain construit un toit dans l‘intention de s’abriter. Il fait un feu dans l’intention de se réchauffer. Il part travailler dans l’intention de gagner de l'argent… etc.

Le divertissement est produit dans un but purement commercial. Le principe de base du marketing étant de créer un besoin pour pouvoir vendre la solution, il s’agit donc de satisfaire le client pour générer un chiffre d’affaires. Gagner de l'argent, acquérir du pouvoir... Tout cela provient de "l'Ego".*

L’intention de base est donc : faire du fric.

L’Artiste qui crée est poussé par une pulsion, une inspiration. Une envie de partager quelque chose, de dévoiler un secret qu’il porte en lui, de dénoncer les causes de ses souffrances, d’embellir le monde par l’univers coloré et fantasque qui réside en lui… Tout cela provient du "Soi".*

L’intention de base est donc : s’exprimer.

Issue du 1er round :

Divertissement : argent (bien matériel)

Art : expression (nature humaine)

On constate donc que l’intention du divertissement est bien plus éloignée de l’humain que l’Art. Et nous allons voir les conséquences de cette différence avec le second round…

*Pour plus d'infos sur la différence entre l'Ego et le Soi, vous trouverez cela à la fin du chapitre 2 (3ème pilier) du "Guide de l'Artiste" que vous recevrez par mail en vous abonnant à la Newsletter (gratuit !).

 

2nd round ! : La réaction

Quelle réaction face au divertissement ? Quelle réaction face à l’Art ?

Le divertissement provoque des réactions superficielles, parfois très vives lorsque le travail est bien fait. On peut être surpris, enthousiasmé, effrayé, attendri, attristé… Notre regard reste extérieur et nos réactions sont uniquement reliées à l’oeuvre concernée.

Exemple : je regarde un film. Une musique triste passe au moment où le héros meurt. Je suis triste pour le héros, aidée par la musique et la mise en scène. Tous les « ingrédients » sont réunis pour que je sois dans cet état. Cependant (et c'est là que la différence se pose), je ne pense pas à autre chose, je reste dans l’instant du film, les émotions que je ressens ne m'évoquent rien d'autre sinon la peine de voir mourir le héros. Je ne me sens pas personnellement concernée.

L’Art provoque des réactions profondes, intenses, qu’on a parfois du mal à expliquer car ça peut toucher des cordes sensibles au fond de nous qu’on ne soupçonne même pas. Ces réactions sont de véritables émotions qui nous intègrent à l’oeuvre. Nous ne sommes plus spectateurs. Nous sommes acteurs. Nous vivons l’oeuvre. Nous nous retrouvons en elle. C’est comme si l’auteur de l’oeuvre nous avait percé à jour.

On se sent partir ailleurs, notre propre vie est soudain mise en perspective… Ces émotions font remonter en nous tout un tas de questionnements, de souvenirs et/ou de sensations très puissantes.

Exemple : J’écoute une musique. L'atmosphère du morceau m’embarque, les paroles et/ou la mélodie résonnent en moi comme si elles traduisaient mes propres pensées. L'ensemble me projette dans l'oeuvre comme si j'étais connectée à elle.

Issue du 2nd round :

Comment expliquer cela ?

Tout simplement grâce au premier round.

Le divertissement part d’une intention matérialiste. Il va donc toucher superficiellement son public.

L’Art part d’une intention humaine. Il va donc toucher profondément le sien.

 

3e round ! : La trace

Que se passe-t-il ensuite ?

Le divertissement ne provoquant que des réactions superficielles, celles-ci ne restent pas gravées dans l’esprit du public.

Pour que l’on se souvienne d’une oeuvre de divertissement, il faudrait pour cela qu’il y ait eu un important conditionnement (ça veut dire qu’une oeuvre a été tellement médiatisée qu’elle s’est imposée à notre esprit ==> la grande spécialité de la « pub » : affiches, slogans, passages en radio toutes les demi-heures, bannières internet…)

L’Art vous marque profondément. C’est comme si un lien privilégié s’était créé entre l’oeuvre et vous-mêmes. C’est pourquoi, dès qu’un Artiste parvient à vous toucher de la sorte, ne le perdez pas de vue. Il y a une connexion entre vous et lui puisque ce qu’il prélève de lui-même pour le mettre dans son oeuvre atteint une partie de vous.

C’est toute la beauté de l’Art : la connexion entre l’Artiste et son public.

Issue du duel :

Il semblerait que, malgré ce beau duel, le divertissement l’emporte dans le monde dans lequel nous vivons…

Pourquoi ?

Le divertissement doit se vendre, c’est dans ce but qu’il a été créé. De ce fait, ses créateurs vont s’arranger pour qu’il atteigne le plus de "clients" possible grâce à la publicité, aux médias, aux critiques, etc… Des stratégies de vente particulièrement efficaces sont développées (dont le conditionnement).

L’Art n’a pas pour vocation première de toucher beaucoup de personnes mais d’être le plus juste et le plus authentique possible. Du coup, l’Art rapportera sans doute moins d’argent (sauf dans certains cas où un Artiste parvient naturellement à toucher un nombre important de personnes), mais pour les personnes qu’il touchera, sa valeur sera inestimable. L’Art n’a pas de prix.

Le problème est que notre système fonctionne exclusivement sur des principes économiques. La quantité prime sur la qualité. Les émotions humaines valent moins que les billets verts. En résumé...

... Le système met l’Art K.O ! ...

Voilà pourquoi les Artistes ont du mal à survivre : ils offrent des choses extraordinaires mais le système n’y voit pas de "rentabilité". Ils offrent du rêve, de la magie et ça, ça ne s'achète pas... ça se partage.

Changer la donne ?

… Si le public de l’Artiste décide de lui rendre la pareille, de le remercier en lui permettant de vivre et de continuer à créer, alors il pourra inverser la tendance.

Le public est le seul qui soit en mesure de sauver l'Art !

Le mot de la Chouette : « Pour conclure… Pourquoi, donc, différencier à tout prix le divertissement de l’Art ?

Pour les mêmes raisons qu'il est important de différencier le loisir de la Passion… Le plaisir du Bonheur… L’affection de l’Amour…La machine de l’Humain. »

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